2km4_Pour une écologie joyeuse propose de dépasser la simple dénonciation des désastres écologiques globaux, souvent associée à un sentiment d’impuissance, pour s’intéresser plutôt aux possibles transformations des relations aux vivants à l’échelle locale. Dans un territoire en pleine mutation, où la fréquentation humaine est forte avec un rythme de vie très associé au travail, les questions soulevées autour de la place des écosystèmes et de leurs « protagonistes » sont souvent peu audibles. Que faire pour que le milieu de vie dépasse le statut de décor, ou d’infrastructure à gérer ? N’est-il pas nécessaire de changer de paradigme? Vers lequel et comment l’incarner localement? En croisant diverses façons de percevoir, de sentir et de connaitre, les expérimentations collectives locales peuvent-elles permettre d’aiguiser l’attention à la diversité non-humaine qui nous entoure ? Peuvent-elles, favoriser l’émergence de comportements de respect et de soin, tournés vers la préservation des vivants ?
Pour certains, la crise écologique procède d’une crise de la pensée, trop fragmentée entre disciplines1 ou d’une crise de la sensibilité2,3 notamment liée à la coupure entre la pensée, le corps, les émotions4. En tenant compte de tous ces aspects, nous posons ici la problématique en termes de qualité relationnelle. Nous partons de l’idée que, de manière générale, une réconciliation entre disciplines et entre raison et sensibilité, est nécessaire5 au développement de relations plus respectueuses vis-à-vis du monde vivant. Cette idée trouve une résonance à l’échelle du territoire étudié, scindé en deux zones qui ne communiquent que peupas entre elles. Comment retrouver du lien ? L’hypothèse testée est que ce lien peut se faire en cultivant la relation aux vivants que l’on côtoie au quotidien, en développant l’attention, la compréhension et connaissance6, la joie et l’empathie envers nos interdépendances. Ce, en tenant compte de l’écho entre relations sociales et relations aux milieux.
De la vallée de l’Yvette « en bas » au plateau de Saclay « en haut », 2km4...
Un territoire en profonde mutation
Le projet s’ancre dans un territoire en pleine mutation, riche d’un passé associant agriculture, implantation universitaire, et développement de logements. Il s’étale de la vallée de l’Yvette jusqu’au plateau de Saclay en Essonne. Le campus d’Orsay, la vallée “en bas” accueille à la fois une école universitaire, un jardin botanique, et une mosaïque de laboratoires et d'écosystèmes semi-naturels (prairies, forêts, mares…), une rareté pour un site universitaire. Le plateau “en haut”, où l'université Paris-Saclay s’est récemment étendue, présente une toute autre physionomie. En lieu et place des terres agricoles, ont poussé des “buildings” pour la recherche, l'enseignement, les industries et les logements. Des points sont en écho entre les deux zones comme l’ancienne et nouvelle localisation du laboratoire d’écologie ESE, ainsi que sa serre, et entre eux, il y a, à pied, 2km4 à parcourir (cf carte en annexe, page X)… Le mode d'occupation humaine et de gestion des « espaces verts », de l’eau et des circulations jouent un rôle déterminant dans la diversité écosytémique, qui présente, sur une courte distance, de forts contrastes de communautés écologiques, végétales et édaphiques. Ce territoire est sans cesse arpenté par une diversité d’humains et est le lieu d’une effervescence de production et transmission de savoirs notamment académiques, en particulier en écologie.
La radio 2km4 est accessible depuis Sonosphères